Le Parc du Cinquantenaire, c’est un peu le Versailles bruxellois, mais sans le bling-bling. Situé entre le quartier européen et la commune d’Etterbeek, c’est un lieu riche en histoire, en culture et en verdure, souvent sous-estimé par les touristes pressés. Pourtant, il mérite largement une demi-journée de visite, voire plus si tu es amateur de musées, d’histoire ou tout simplement de belles balades.
L’histoire du Cinquantenaire : Un monument né d’un anniversaire
histoire du Parc du Cinquantenaire commence avec une célébration : celle des 50 ans d’indépendance de la Belgique. Nous sommes en 1880, et le roi Léopold II veut marquer le coup en beauté. Objectif : organiser une Exposition nationale qui montrerait au monde entier les talents, les richesses et les ambitions du jeune royaume belge.
Mais à l’époque, Bruxelles manque d’un lieu assez vaste et prestigieux pour accueillir un tel événement. Le souverain décide donc de faire aménager un espace dans une ancienne plaine d’exercice militaire, à la lisière de la ville. Ce sera le début du parc du Cinquantenaire.
Une vitrine du progrès belge
Léopold II ne voulait pas seulement faire la fête. Il voyait plus loin : il voulait un symbole durable de la modernité belge, à l’image du Palais de l’Industrie de Paris ou du Crystal Palace de Londres.
Le premier bâtiment construit fut une structure provisoire en fer et en verre (aujourd’hui disparue), utilisée pour l’Exposition nationale. Mais le roi rêvait d’un monument permanent, monumental, presque impérial. Il confie alors à l’architecte Gédéon Bordiau la tâche de construire un vaste complexe de style néoclassique.
L’arc de triomphe… presque inachevé
Léopold II voulait un arc de triomphe monumental pour célébrer la prospérité du pays. Bordiau pose les bases, mais faute de financement de l’État belge (peu enthousiaste), le chantier traîne. En 1905 – soit 25 ans après l’Expo – l’arc est finalement achevé par un autre architecte, Charles Girault, pour célébrer cette fois les 75 ans de la Belgique.
L’arc de triomphe qu’on admire aujourd’hui, orné de statues et couronné par un quadrige (char tiré par quatre chevaux), est donc un symbole double : il marque les 50 ans de la Belgique, mais il fut terminé pour ses 75 ans. Un bel exemple de patience… à la belge.
Un projet royal devenu parc public
Au fil du temps, ce qui était un projet royal et événementiel s’est transformé en un lieu de mémoire, de culture et de détente. Les bâtiments autour de l’arc ont accueilli plusieurs musées (Art & Histoire, Autoworld, Musée de l’Armée), et le parc est devenu un repère du quotidien pour les Bruxellois.
Aujourd’hui encore, on y sent l’ambition de Léopold II : montrer que la Belgique, malgré sa petite taille, avait de grandes idées.
Pourquoi le visiter ?
Parce qu’il offre un concentré d’histoire, d’architecture et de culture… gratuitement ou presque.
Imagine un arc de triomphe à la bruxelloise, entouré de musées passionnants, d’un parc géant et de spots parfaits pour pique-niquer ou faire un jogging matinal.
Que tu sois passionné d’histoire, amateur d’aviation, photographe urbain, ou simplement à la recherche d’un coin calme dans la ville : ce lieu est pour toi.
📍 Où c’est ?
Le Parc du Cinquantenaire se trouve à l’est du centre-ville de Bruxelles, à la frontière entre Etterbeek et le quartier européen (Schuman). Il est accessible par :
À pied : compte 30 minutes depuis la Grand-Place
Métro : station Schuman ou Merode (ligne 1 ou 5)
Bus et tram : de nombreuses lignes desservent la zone
Vélo : pistes cyclables sécurisées
Les musées du Cinquantenaire à ne pas manquer
1. Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire
Le plus grand et le plus méconnu des musées de Bruxelles.
Ce musée est immense et fascinant, même si tu n’es pas passionné d’histoire militaire à la base. On y trouve des collections impressionnantes d’armes, d’uniformes, d’avions de guerre grandeur nature (oui, vraiment !), de chars, et même un hélicoptère dans lequel tu peux monter. Il couvre des périodes allant des croisades jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
- Horaires : mar–dim 9h–17h (fermé lundi)
- Prix : Gratuit
- Pour qui ? Familles, curieux, amateurs d’histoire, passionnés d’aviation
2. Autoworld
Un musée pour les amoureux de belles carrosseries, mais pas que.
Autoworld, c’est un rêve éveillé pour les fans d’automobile : plus de 300 véhicules exposés, de toutes les époques. On passe des voitures royales aux bolides de Formule 1, avec en prime une scénographie moderne, dynamique et bien pensée. Même les non-initiés s’y amusent.
Je l’ai visité un dimanche pluvieux, et je me suis retrouvé à photographier des Bugatti de 1910 comme un gosse. Mention spéciale à l’ambiance rétro du hall principal : un vrai voyage dans le temps.
- Horaires : tous les jours 10h–17h (jusqu’à 18h le week-end)
Prix : 14 € (adulte), tarif réduit dispo
Pour qui ? Passionnés d’automobile, familles, curieux, photographes
3. Musée Art & Histoire
Un musée encyclopédique, riche et éclectique.
Ce musée, souvent comparé au British Museum (en plus petit), te fait voyager de l’Égypte ancienne à l’art islamique, en passant par des mosaïques romaines, de l’art asiatique, des tapisseries flamandes et même une section Art Nouveau.
C’est le plus muséal au sens classique du terme, mais il reste accessible. Si tu as envie d’un moment plus contemplatif et culturel, c’est l’endroit idéal. J’ai particulièrement adoré la salle des sarcophages égyptiens : calme, mystérieuse, immersive. dans une ambiance conviviale.
- Horaires : mar–dim 9h30–17h (fermé lundi)
- Prix : 11 € (adulte), gratuit certains mercredis après-midi
- Pour qui ? Amateurs d’art, de culture ancienne, étudiants, flâneurs
Où manger ?
- Maison Antoine (Place Jourdan) : les frites les plus célèbres de Bruxelles
- The 1040 : cuisine belge revisitée, chic sans être pompeux
- La Terrasse (dans le parc en été) : parfait pour un verre en plein air
- Bagnole Brasserie : Idéale pour une pause déjeuner ou un café en plein cœur du Cinquantenaire.
- LATYPIQ : Un café-restaurant moderne et cosy, parfait pour un petit-déjeuner, un brunch, un déjeuner léger ou simplement un café dans une ambiance conviviale.
Petit budget ? Direction EXKi, Panos ou Le Pain Quotidien pour un lunch rapide et sain.
🤑 Prix
| Poste | Coût approximatif |
|---|---|
| Entrée au parc | Gratuit |
| Musée de l’Armée | Gratuit |
| Autoworld | 14 € (adulte) |
| Musée Art & Histoire | 11 € (adulte) |
| Vue panoramique (via musée) | Incluse |
| Boisson ou snack sur place | 3–10 € |
Ce que j’ai aimé
- La vue panoramique depuis le sommet de l’arc (accessible via le musée de l’Armée)
- La vue panoramique depuis le sommet de l’arc (accessible via le musée de l’Armée)
- Le calme en semaine malgré la grandeur du lieu
- Le Musée de l’Armée : pas besoin d’être fan d’armes pour être bluffé
- Le côté multifacette : idéal pour une visite solo, en famille ou en couple
- Les cerisiers en fleurs au printemps, dignes d’un Hanami bruxellois
Conseils
Commencez votre exploration par le sommet de l’Arc pour admirer une vue imprenable sur Bruxelles – un excellent point de départ pour s’imprégner de l’atmosphère. Ensuite, plongez dans l’histoire au Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire, un musée immense et gratuit qui vaut le détour.
Après cette immersion culturelle, offrez-vous une pause détente dans les allées ombragées du parc, près d’une fontaine, ou même, faites un petit détour par le charmant Parc Léopold, situé à deux pas. Terminez votre journée en beauté à la Place Jourdan, en savourant une authentique bière belge dans l’un des bars locaux. Le Cinquantenaire n’est pas un endroit où l’on se presse laissez-vous guider par votre curiosité et votre humeur.
Conclusion :
Le Cinquantenaire est bien plus qu’un simple parc bruxellois. C’est un véritable livre d’histoire à ciel ouvert, un lieu où culture, histoire, et détente se mêlent harmonieusement. Si vous cherchez à découvrir Bruxelles autrement, loin des clichés et de la foule, et à profiter de vues à couper le souffle, alors le Cinquantenaire est un immanquable à noter de toute urgence dans votre itinéraire.
